2022
Portraits
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Quand au milieu du 19ième siècle la photographie fait irruption chez les portraitistes (activité alors réservée aux peintres talentueux mais... coûteux), elle fait l’objet de nombreuses critiques et interrogations.
Vers 1855 Edmond About écrivait :«... capable de restituer immanquablement la ressemblance du sujet , la photographie remplirait les promesses d’une peinture n’impliquant pas de talent ». Mais,Ingres ne disait-il pas lui-même: « Lequel d’entre nous serait capable de cette fidélité, de cette fermeté dans l’intersection des lignes ? […] C’est à cette exactitude que je voulais atteindre. C’est très beau la photographie… C’est très beau mais il ne faut pas le dire ! ».
Un siècle plus tard, bien après les Ernest Meissonier, Nadar, Charles Nègre et autres pionniers du portrait, ce genre photographique s’est à la fois démocratisé et simplifié techniquement (au moins pour l’éclairage et les temps de pose).
Il n’en reste pas moins que les très beaux tirages restent l’œuvre de grands portraitistes travaillant pour de célèbres maisons ayant pignon sur rue !
Aujourd’hui, qui pousse le photographe amateur à déclencher ?: un regard, un échange, une émotion, un mouvement d’humeur, un dépaysement, une instantanéité, une gueule extraordinaire, une scène, un évènement insolite, une curiosité, une nostalgie, la beauté d’un visage,un souvenir, que sais-je encore ? Un peu de tout ça à la fois et peut-être un peu plus ?. Ce qui est sûr, c’est qu’à un moment donné, éphémère, furtif, recherché ou fortuit, il a appuyé pour immortaliser l’instant dit décisif (cher à H.C.Bresson) et nous en fait partager le résultat.
Cette sélection de 48 photos des membres du club prises pour la plupart au cours de vacances en France (12 clichés) ou à l’étranger est une invitation au voyage mais aussi au respect du regard des autres.
Louis-Marie PELLOQUIN